Une approche innovante dans la greffe de la vigne pourrait bouleverser l’industrie viticole. Contrairement aux croyances précédentes, les travaux de l’IFV suggèrent que la greffe en oméga n’affecte pas négativement l’incidence des maladies du bois.
En fait, la greffe en oméga semble avoir une meilleure réussite dans les pépinières par rapport à d’autres méthodes de greffage. Plongeons dans les rouages de cette méthode de greffe et considérons comment elle pourrait remodeler l’industrie viticole.
Le succès de la greffe en oméga en pépinière
La méthode de greffe en oméga est une technique couramment utilisée en pépinière. Ses avantages supposés par rapport aux autres méthodes de greffage sont devenus un sujet d’étude pour l’IFV (Institut Français de la Vigne et du Vin). Une préoccupation majeure était de savoir si la greffe en oméga augmentait la susceptibilité aux maladies du bois par rapport à d’autres méthodes de greffage.
L’absence de preuves concrètes liant la greffe en oméga aux maladies du bois
Une chercheuse de l’IFV, Anne-Sophie Spilmont, a déclaré qu’en l’état actuel des connaissances, il n’existe aucune preuve prouvant que la greffe en oméga favorise davantage les maladies du bois que la greffe en fente ou d’autres méthodes. Selon elle, les données existantes qui semblaient indiquer un taux plus élevé de maladies du bois chez les plants greffés en oméga provenaient de comparaisons entre différentes parcelles de vigne.
Elle a suggéré que des facteurs environnementaux pourraient avoir influencé les résultats, rendant cette conclusion peu fiable.
Afin d’obtenir des résultats plus tangibles, l’IFV a mis en place des tests où des plants greffés en oméga, en fente et à l’anglaise ont été plantés dans les mêmes parcelles. Cela permettrait de comparer les résultats dans des conditions identiques. Cependant, ces parcelles étant relativement jeunes, les conclusions finales de l’étude n’ont pas encore été établies.
Comparaison des résultats entre la greffe en oméga et la greffe bouture herbacée
En revanche, des essais menés sur du sauvignon blanc planté en 2013 ont révélé un taux d’expression de maladies du bois similaire entre la greffe en oméga et la greffe bouture herbacée. Cette dernière est une forme de greffe en fente mais effectuée sur des pousses non lignifiées. Les résultats ont montré qu’aucun champignon pathogène du bois n’était présent dans les plants issus de la greffe bouture herbacée à leur sortie de la pépinière, tandis qu’ils étaient présents dans ceux issus de la greffe en oméga. Cependant, trois ans après leur plantation, les champignons pathogènes ont été retrouvés dans les deux types de greffes à des taux similaires.
La greffe en oméga favorise une meilleure réussite en pépinière
En outre, au sein de l’IFV, la méthode de greffe en oméga a été identifiée comme étant d’une réussite supérieure. Une comparaison du taux de réussite entre les greffes en oméga, à l’anglaise, en fente et VCR sur différents cépages a montré que la greffe en oméga a plus souvent réussi, avec au moins 15 points d’écart par rapport aux autres techniques. Cette supériorité a été constatée tant pour les cépages faciles à greffer que pour ceux plus complexes.
Impact du mode de greffage sur la qualité des plants
L’équipe de chercheurs de l’IFV s’est également penchée sur la question de l’impact du mode de greffage sur la qualité des plants. Ils ont observé que le type de greffe ne semble pas influer sur la qualité externe des plants. Que l’on parle du diamètre du porte-greffe, du diamètre du greffon, du nombre de racines, de la grosseur des racines ou de la longueur des rameaux aoûtés, les différentes techniques de greffage ne semblent pas montrer de différences significatives.
La greffe en oméga et une meilleure soudure
Cependant, une différence a été notée concernant la qualité interne des plants. L’étude a révélé une présence plus importante de bois néoformé dans la zone de jonction entre le porte-greffe et le greffon avec la greffe en oméga. Malgré cela, aucun changement n’a été constaté concernant le volume du vide ou l’organisation de la zone de jonction.
Transposer ces conclusions en des termes plus absolus, comme affirmer que la greffe en oméga favorise une meilleure soudure, demanderait de mener davantage de recherches. L’IFV a prévu d’approfondir ce sujet grâce à un futur projet baptisé « Qualigreffes », qui pourrait fournir plus de réponses à ces questions.